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Mineurs privés de promenade à l’air libre

Quelques minutes par jour à l’air libre : tel est le sort réservé a la plupart des jeunes détenus dans l’Etablissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Meyzieu, près de Lyon.

Le règlement intérieur réserve en effet la promenade d’une heure aux seuls détenus « qui n’ont pas d’activité dans la journée ». La majorité d’entre eux participant a des activités du lundi au vendredi, ils sont de fait privés de promenade. Une situation et un règlement intérieur en infraction avec le droit, puisque « toute personne détenue doit pouvoir effectuer chaque jour une promenade d’au moins une heure à l’air libre ». (code de procédure pénale).
Les « Mouvements », à savoir les déplacements des jeunes d’un endroit a un autre, deviennent leur seule occasion de respirer l’air libre. Mais ils « ne durent en général que deux à trois minutes », d’après une personne intervenant au sein de l’EPM. En outre, la grande majorité des activités proposées s’effectuent en intérieur. Le sport est pratiqué dans un gymnase, « le terrain de sport [extérieur] n’est quasiment jamais utilisé ».
Pour un représentant du syndicat SNPES-PJJ, « le fait de conditionner le bénéfice de la promenade […] s’apparente à une forme de double punition ». Il précise que les activités de l’EPM sont souvent « inscrites dans le cadre d’une obligation de scolarité ou dans la construction du projet de sortie ». Or, les jeunes ont aussi besoin « de temps à eux, [de ne pas être] soumis à une obligation, à une commande, à une présence, voire même à une surveillance, que ce soit de la part des éducateurs ou des surveillants ». Il conclut qu’à Meyzieu, cette absence de temps réservé à une activité autonome « s’est incarnée de façon assez dramatique, par une série d’incidents ».

OIP, coordination Sud-Est