« Mon ex-compagnon a été incarcéré. Il vit en France depuis quelques années mais n’a pas de famille proche sur le territoire...
Seulement quelques amis, et moi, son ancienne compagne, la personne la plus proche en France et la seule qui fait le lien avec sa famille à l’étranger. Le tribunal refuse que je dépose une demande de parloir sous le motif que je n’ai pas de lien « officiel » avec le prévenu. Les premières semaines après l’incarcération, mes journées ont été balisées de coups de fil à la maison d’arrêt, à tous les services susceptibles d’apporter une réponse sur sa situation – accueil, SPIP, section hospitalière, etc. Petit détail : il souffre d’une maladie psychique diagnostiquée qui nécessite la prise d’un traitement. Il a fallu deux semaines avant d’avoir une information très vague relative à sa situation (le numéro d’écrou et une adresse), trois semaines avant d’avoir le nom de l’avocat et pouvoir lui passer des documents pour préparer le procès, presque quatre semaines avant de recevoir une lettre, le seul moyen de communication. Et quoi faire de ces informations, pas toujours cohérentes, et de surcroît en gros décalage temporel ? Est-il normal de passer des semaines au téléphone, sur Internet, des allers-retours au tribunal, à l’ordre des avocats, etc., pour essayer d’avoir des informations et d’établir un lien avec un détenu ? »
Proche de détenu en maison d’arrêt, septembre 2014