Construites il y a trois ans et annoncées comme ouvertes depuis 2011, les trois UVF du centre de détention d’Uzerche n’ont à ce jour jamais fonctionné.
Cette carence s’expliquerait par l’absence de postes de surveillants dédiés à ces unités, sur un effectif total de 132 personnels. Pourtant, six postes avaient été spécialement prévus pour les UVF lors de leur construction. En visite dans l’établissement le 2 octobre, la ministre de la Justice a souligné le caractère « inadmissible » de la situation. Et d’annoncer « qu’à la commission paritaire d’octobre, deux postes de surveillants [seraient] attribués », pour une entrée en fonction au deuxième semestre 2014. «Un effectif insuffisant» pour que les trois UVF fonctionnent pleinement, selon des représentants CGT du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (L’Echo. info, 5 oct 2013).
En attendant, l’accès aux UVF est impossible, alors que leur construction a coûté 600 000 euros : « un gâchis, des investissements qui ne servent à rien », proteste un détenu d’Uzerche auprès de l’OIP. Ces unités permettent aux personnes détenues de recevoir leurs proches pour une durée comprise entre 6 et 72 heures, dans des petits appartements à l’abri du regard d’autrui. De telles conditions de visites, à fortiori pour des condamnés à de moyennes ou longues peines, apparaissent essentielles à la préservation des liens familiaux et au maintien d’une sexualité interdite dans les parloirs ordinaires. Seuls 28 établissements pénitentiaires sur 191 en sont équipés à ce jour. Si le ministère a annoncé leur extension à une soixantaine de prisons d’ici à 2014, les fonds alloués à la construction d’UVF ou de parloirs familiaux diminuent néanmoins de 10 % par rapport à 2013 dans le projet de loi de finances 2014.
OIP, coordination sud-ouest