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Des protections périodiques gratuites pour les femmes détenues

C’est une petite révolution : quels que soient leurs revenus ou leur lieu d’incarcération, les femmes détenues peuvent désormais bénéficier chaque mois d’un lot gratuit de protections périodiques. Dès cette fin d’année, elles ont accès, via un formulaire de commande qui doit leur être remis en cellule, à un voire deux lots de six protections (à choisir dans une liste de six produits). La note diffusée le 7 septembre par la direction de l’administration pénitentiaire annonce aussi l’arrivée de nouveaux produits « plus nombreux, de meilleure qualité et moins chers » dans les catalogues de cantines.

Une nouvelle salutaire que l’on doit notamment à la mobilisation de plusieurs associations, qui dénonçaient depuis 2019 l’absence de mesure concrète des pouvoirs publics. Jusqu’alors, les femmes qui ne bénéficiaient pas de l’aide en nature accordée aux « indigentes » (souvent, un lot insuffisant de serviettes bas de gamme) devaient acheter en cantine ces produits de première nécessité. De nombreux témoignages avaient pointé l’indignité des situations auxquelles pouvaient être confrontées les détenues pendant leurs règles[1]. Le contenu des catalogues de cantines et l’organisation des livraisons étant variables d’une prison à l’autre, certaines devaient se contenter de protections périodiques de fortune, quitte à prendre des risques sanitaires importants. Une situation de précarité menstruelle redoublée par la perte de revenus au cours de l’incarcération.

En outre, une expérience locale, financée notamment par la région Bretagne, doit être mise en place début 2021 : à la maison d’arrêt de Brest et au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, des distributeurs en libre accès permettront aux détenues de se fournir (toujours gratuitement) en protections périodiques de qualité[2].

Le 15 décembre, le gouvernement a par ailleurs annoncé l’allocation d’un budget de cinq millions d’euros pour lutter plus globalement contre la précarité menstruelle, imitant l’Écosse, l’Angleterre ou encore la Corée du Sud.

par Sarah Bosquet

[1] Voir notre article « Précarité menstruelle en prison, à quand la gratuité ? », Dedans-Dehors n°106, décembre 2019.
[2] Ouest France, « Des protections gratuites dans les prisons contre la précarité menstruelle », 9 décembre 2020.

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