À la maison d’arrêt de Limoges, les personnes détenues n’avaient, jusqu’à très récemment, pas le droit de confier la lessive de leurs sous-vêtements ainsi que de leurs chaussettes, blousons et serviettes à la buanderie de la prison.
Elles devaient donc laver ces effets au lavabo de leur cellule, ou dans les douches collectives. Mais d’une part, les cellules ne sont alimentées qu’en eau froide et cantiner des bouilloires pour la faire chauffer n’est pas toujours possible, tant en raison de leur coût que de ruptures de stock fréquentes. D’autre part, les douches collectives ne seraient accessibles, au mieux, que tous les deux jours. En outre, la pression de l’eau étant très faible, les douches minutées et les produits d’hygiène non adaptés aux textiles, les sous-vêtements ne seraient pas bien lavés et s’abîmeraient très rapidement. « Au niveau dignité humaine, c’est très humiliant, ça nous met tout en bas de l’échelle », confiait Monsieur S. Détenu depuis 2019 dans cet établissement, il précisait, début juin, avoir toujours connu ce fonctionnement.
Interrogée en mars et mai derniers par l’Observatoire International des Prisons (OIP), la direction de la maison d’arrêt de Limoges n’avait, mi-juin, toujours pas répondu. L’Agence régionale de Santé (ARS) de la Nouvelle-Aquitaine a, elle aussi, été contactée en vain : l’e-mail de l’OIP a « été supprimé sans avoir été lu », selon la réponse automatique reçue.
Ces alertes semblent néanmoins ne pas avoir été totalement vaines : le 19 juin, les personnes détenues ont reçu un nouveau bon de lavage leur indiquant qu’il était désormais possible de confier caleçons et paires de chaussettes à la buanderie… dans la limite de cinq tous les quinze jours.
Par Juliette Foret