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Le dernier hommage d’un détenu à son père décédé rendu possible in extremis

Grâce à la mobilisation de son avocat et à l’intervention de l’OIP, Ousmane D., jeune homme de 21 ans placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, a pu ce samedi 30 juillet rendre un dernier hommage à son père décédé mardi et dont le corps a été rapatrié au Mali dimanche. Ousmane avait, la veille, été informé par l’Administration pénitentiaire qu’il ne pourrait être extrait, faute de moyens d’escorte disponibles.

Devant la dégradation rapide de l’état de santé du père du prévenu, atteint d’un cancer du poumon en phase terminale, l’avocat du jeune homme demande dès le mois de mai la mise en liberté de son client – une demande refusée par le juge d’instruction. Le rejet ayant été confirmé par la chambre d’instruction, l’avocat alerte à nouveau de la gravité de la situation à la fin du mandat de dépôt, début juillet, mais la détention provisoire est malgré tout prolongée. Le 20 juillet, l’équipe médicale de l’hôpital de Thiais (94) précise que l’état de santé du père d’Ousmane nécessite « la présence des proches à ses côtés », dans l’imminence de son décès. La prolongation de la détention provisoire est pourtant confirmée en appel. Son père décède le mardi 26 juillet sans qu’Ousmane ait pu le revoir.

Le 28, le juge d’instruction accorde au jeune homme une autorisation de sortie sous escorte pour se rendre au funérarium de Thiais, situé à seulement 18 kilomètres de son lieu de détention. Le 29, l’administration informe Ousmane de son « impossibilité de faire » : aucune équipe d’escorte n’est disponible pour son extraction.

Contactée par l’OIP à la suite de l’alerte donnée par l’avocat du jeune homme, la Direction de l’administration pénitentiaire a finalement débloqué les moyens nécessaires, permettant à Ousmane de rendre un dernier hommage à son père samedi matin, avant que le corps ne soit rapatrié au Mali le lendemain. Une issue favorable trop rare, beaucoup de personnes détenues étant empêchées, faute d’escortes suffisantes, de revoir leurs proches en fin de vie ou d’assister à leurs obsèques[1].

Par Odile Macchi

[1] Lire à ce sujet notre enquête « Empêchés d’être là le jour J », Dedans Dehors n°102, décembre 2018.

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