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Conditions indignes : la justice donne 15 jours à l’État pour agir à la prison d’Angers

Par une ordonnance du 12 septembre 2025, le juge des référés du tribunal administratif de Nantes a confirmé le caractère indigne des conditions de détention de la maison d’arrêt d’Angers dénoncées depuis longtemps et a prescrit au ministre de la Justice plusieurs mesures urgentes afin de préserver les droits des personnes détenues.

La Section française de l’Observatoire international des prisons (OIP-SF) soutenue par l’Association des avocats pour la défense des personnes détenues (A3D), et l’Ordre des avocats du barreau d’Angers, avaient saisi en urgence, début septembre, le tribunal administratif Nantes de l’indignité des conditions de détention de la maison d’arrêt d’Angers.

Malgré un pouvoir limité à la prescription d’injonctions pouvant être mises en œuvre à bref délai, le juge des référés a ordonné à l’administration pénitentiaire, le 12 septembre dernier, de mettre en œuvre, dans les 15 prochains jours, une série de mesures concrètes : le remplacement des carreaux de fenêtre cassés, la fourniture plus régulière de linge de lit propre pour les personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol, le cloisonnement des toilettes dans les cellules occupées par plusieurs personnes ou encore l’obligation pour l’administration de procéder à un nettoyage renforcé des douches collectives.

Ces injonctions, pourtant minimales, révèlent la gravité de ce que le juge a constaté dans les rapports de visite établis par la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté et le bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau d’Angers : des cellules exiguës, humides, vétustes, saturées d’odeurs de poubelles et de tabac, des toilettes insuffisamment cloisonnées et des douches laissées à l’abandon. Autant de conditions indignes, contraires aux principes élémentaires de respect de la dignité humaine.

Cette nouvelle victoire judiciaire rappelle une évidence : la prison ne peut en aucun cas justifier la négation des droits fondamentaux. Face à la persistance de l’État à maintenir des personnes dans de telles conditions, l’OIP-SF et l’A3D resteront extrêmement vigilants à la mise en œuvre immédiate et complète des mesures ordonnées.

Contact presse : Sophie Deschamps – 07 60 49 19 96 – sophie.deschamps@oip.org

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cahier photographiques de la maison d'arrêt d'Angers.