Au quartier disciplinaire (QD) du centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède, depuis le 27 juin, l’arrivée d’eau est coupée entre 19h et 7h du matin. « Je n’ai pas de sanitaires ni d’arrivée d’eau fonctionnelle », écrit Monsieur D., qui y est incarcéré.
La direction de l’établissement aurait pris cette décision à la suite d’inondations provoquées par « un ou plusieurs détenus du QD » ayant bouché volontairement leurs robinets et toilettes. Ces inondations auraient endommagé l’étage inférieur, occupé par l’unité sanitaire. Cependant, écrit Monsieur D., « les détenus reconnus coupables de ces faits ne sont plus au QD et nous subissons les conséquences de quelque chose que nous n’avons pas commis ».
Afin de pallier cette coupure, chaque personne détenue reçoit une bouteille d’eau d’1,5 litre par jour, une quantité qui reste largement insuffisante pour répondre aux besoins en eau potable et sanitaire sur ce créneau horaire. En outre, d’après le délégué du Défenseur des droits intervenant dans la prison, « le nombre de douches aurait été augmenté à trois » par semaine, ce qui est pourtant déjà la fréquence minimale prévue par les textes*.
Si la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille indique que « ces coupures ont un caractère provisoire », elle précise que « des travaux seront engagés à partir du 9 novembre » afin « d’éviter […] les dégradations qui découlent » de ces inondations. Non seulement la situation aura donc duré tout l’été, malgré les fortes chaleurs, mais elle perdure encore à ce jour, aggravant des conditions de détention déjà particulièrement sévères au quartier disciplinaire.
Un quartier qui concentre tant d’atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes détenues que l’OIP recommande sa suppression.
Par Pauline Petitot
Cet article a été publié dans le Dedans Dehors N°124 : Dix fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur