Free cookie consent management tool by TermsFeed

« Sans l’OIP, je n’aurais pas pu rendre un dernier hommage à mon père »

« Le 26 juillet dernier, mon père est décédé d’un cancer du poumon. Jusqu’au bout, j’ai espéré le revoir une dernière fois. Mais malgré les demandes répétées de mon avocat, ma détention provisoire a été prolongée.

Quand il est tombé en phase terminale, les médecins avaient pourtant insisté : sa fin était proche, il avait besoin de la présence de ses proches. J’espérais alors pouvoir être autorisé à passer un petit moment avec lui. Mais mon père est mort sans que je puisse lui dire adieu.

Deux jours plus tard, le juge d’instruction m’accorde finalement une autorisation pour me rendre au funérarium. Mais la veille de la cérémonie, l’administration pénitentiaire m’annonce qu’aucune escorte n’est disponible. J’étais anéanti : même là, je n’allais pas pouvoir lui rendre un dernier hommage.

C’est à ce moment-là que l’Observatoire international des prisons (OIP) est intervenu. Après leur alerte, la Direction de l’administration pénitentiaire a finalement débloqué les moyens nécessaires. Le samedi 30 juillet au matin, j’ai pu me recueillir auprès de mon père.

Je sais que beaucoup de personnes détenues n’ont pas cette chance, et que trop souvent des fils, des filles, des frères ou des mères ne peuvent pas accompagner leurs proches dans leur fin de vie.

Moi, sans l’OIP, je n’aurais pas pu dire adieu à mon père alors que le juge d’instructions m’avait accordé l’autorisation de me rendre à son chevet. »

Aller plus loin : 

En principe, l’administration pénitentiaire doit informer sans délai la personne détenue du décès ou de la maladie grave d’un membre de sa famille proche.

Dans ces situations, une personne condamnée peut solliciter une permission de sortir, sans que celle-ci constitue un droit : elle peut donc être refusée par le juge de l’application des peines. Les personnes prévenues comme les personnes condamnées peuvent également demander une autorisation de sortie exceptionnelle, généralement soumise à une escorte policière ou pénitentiaire.

Dans les faits, malgré l’autorisation du juge de l’application des peines ou du juge d’instruction, ces dispositifs se heurtent fréquemment à des délais excessifs ou à des obstacles matériels liés à l’organisation des escortes. Il n’est ainsi pas rare que les personnes détenues soient informées trop tardivement de la maladie ou du décès d’un proche, ou que l’autorisation de sortie intervienne après les funérailles, voire plusieurs semaines plus tard, rendant tout adieu impossible.

Sans l'OIP, nos témoignages ne traverseraient pas les murs, faites un don