« La prison est un moyen coûteux de rendre encore pires des gens mauvais ». Cette citation, extraite d’un rapport du ministère de l’Intérieur britannique, ouvre la deuxième édition de l’ouvrage de Martine Herzog-Evans consacré au droit de la prison.
Ici, l’analyse juridique est toujours critique. Soulignant « les nombreuses insuffisances » d’un droit resté « un droit d’exception », l’auteure aborde dans un premier temps l’ensemble des aspects de la vie en détention : institutions et personnels, règles relatives au placement en détention, à la vie quotidienne, et enfin, à la vie privée et familiale. Suit une partie détaillée, consacrée à l’« ordre interne » et en particulier au droit disciplinaire. Enfin, d’importants développements traitent des procédures de prise de décision par l’administration pénitentiaire, puis des recours éventuels ouverts aux détenus. L’un des intérêts de l’ouvrage réside dans l’aller-retour permanent entre le droit commun (civil, pénal, principes du droit interne, européen ou international) et le droit pénitentiaire français, ainsi que dans de nombreux exemples de droit comparé. L’ensemble ponctué de décisions jurisprudentielles pour la plupart non publiées… hormis dans une revue juridique interne à l’administration.
Martine Herzog-Evans, Droit pénitentiaire, Dalloz, 2012.