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Suède : évaluation de l’impact du suivi des délinquants

C’est une évidence quand on prétend vouloir prévenir la récidive, mais on ne le fait pas en France: évaluer ce qui marche ou pas dans les méthodes de suivi des délinquants.

Poursuivre, améliorer ou abandonner certains programmes en conséquence. « La démarche et les méthodes d’évaluation utilisés [en Suède] pourraient être une source d’inspiration pour les autorités françaises », plaide l’expert Norman Bishop, ancien responsable des recherches à l’administration des prisons et de la probation suédoise. Depuis 2000, l’administration suédoise a procédé à une évaluation complète de huit des douze programmes utilisés en Suède.

A chaque type de délit correspond un programme spécifique, élaboré à partir d’« un modèle clair et scientifiquement fondé qui se concentre strictement sur les facteurs dynamiques à l’origine de la délinquance, c’est-à-dire susceptibles d’être modifiés. » Trois d’entre eux concernent l’usage de drogues. Les participants ayant terminé le programme PRISM voient leur risque de récidive réduit de 30 % par rapport à un groupe témoin ne l’ayant pas suivi. Les deux autres programmes Dare to choose (oser choisir) et le Programme en 12 étapes (inspiré de la méthode des Alcooliques anonymes), obtiennent respectivement 14 % et 17 % de réduction du risque de récidive.

Ce type d’évaluation permet aussi de repérer les programmes inefficaces. Tel l’un de ceux consacré aux actes de violence et à la délinquance générale, abandonné « au vu [d’une] absence totale du baisse du risque de récidive ». Le programme sur les violences domestiques n’a pour sa part pas montré d’impact très significatif, mais s’avère suffisamment prometteur pour que le travail se poursuive, en lui apportant des améliorations. L’une d’elles porte sur la formation des animateurs du programme, évaluée comme élément décisif de réussite.

Et Norman Bishop de conclure : « Le travail de recherche et de développement sur la prévention de types particuliers de conduite délinquante requiert des efforts sérieux et sur le long terme pour identifier et élaborer des projets de recherche appliquée pertinents, les adapter aux spécificités nationales s’ils proviennent de l’étranger, prévoir des projets pilotes incluant une nécessaire formation du personnel, suivre leur application et leur évaluation ». Une véritable feuille de route pour les pouvoirs publics français.

« L’évaluation des programmes suédois de prévention de la récidive : travaux en cours », Norman Bishop, Actualité juridique Pénal, avril 2013.

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