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Sexualité en prison : petits arrangements entre détenus

Derrière les barreaux, entre une intimité impossible dans des cellules surpeuplées et l'absence d'UVF qui condamne à des rencontres furtives aux parloir, les détenus mettent en place des stratégies pour tenter, tant bien que mal, de vivre leur sexualité. Extraits de témoignages.

« À une époque, j’étais dans une cellule de cinq personnes, on était entassé. Les codétenus avaient mis en place une organisation spéciale. Chacun pouvait avoir la cellule pour lui tout seul pendant quelques heures. Ils m’ont dit : “ Tu ne fais pas n’importe quoi en cellule, interdit d’avoir des pulsions la nuit, etc. En revanche, une fois dans la semaine, on te laisse tout seul et tu fais ce que tu veux, on ne veut rien savoir.” Pendant que les autres partaient en promenade ou en activité, tu pouvais te laver, fumer, te faire du bien… Tu ne devais simplement pas toucher aux affaires des autres. Ce qui se passait dans la cellule ne regardait que soi. On savait quand le surveillant allait passer, on mettait un truc à notre fenêtre et on se faisait plaisir. Ou au moins de temps en temps. C’était un bon arrangement. Le problème c’est que quelques fois c’était difficile, il y en avait toujours un qui pétait un plomb et qui voulait rester dans la cellule… »

« Au parloir, on s’arrangeait entre détenus pour que ceux qui recevaient leur parents ou leurs enfants se placent devant, et ceux qui recevaient leur copine se mettent à la fin de la queue, pour être au bout du couloir… Jusqu’au jour où les surveillants ont compris, et ont commencé à nous placer. »

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